Sandra PEREIRA OSTANEL
Conseillère municipale d'opposition AngletMouvement de la France insoumise
PAROLE AU POLITIQUE

Fin du grand bavardage, enfin !

Sandra Pereira Ostanel. © DR
Sandra Pereira Ostanel. © DR

Le grand bavardage organisé depuis des mois a pris fin – enfin - le 16 mars dernier. Une mascarade de démocratie, une agitation comique où le Président Macron et ses amis entendaient occuper l’espace médiatique, dissimulant au passage les problèmes posés par le mouvement populaire des Gilets Jaunes.

Les français auront eu droit à un grand débat, caricatural, orienté, aux questions proposées fermées, arrogant aussi au regard des revendications de nos concitoyens. En même temps, la supercherie démasquée par la population, il faut bien le dire, a fait un bide, si l’on tient compte du peu de participants et du peu d’intérêt dans le pays…

Comment en effet choisir entre “reculer l’âge de la retraite”, “augmenter le temps de travail” ou “revoir les conditions d’attribution de certaines aides sociales”? Comment peut-on croire au “Grand débat” qui exclut le rétablissement de l’ISF et refuse de débattre sur le référendum d’initiative citoyenne ?

En réalité, tout au long de ces interminables semaines, nous avons assisté à un show de période pré-électorale du Président de la République en marche, retransmis de façon éhontée sur toutes les chaînes TV en continu sans l’ombre, soit dit en passant, d’un quelconque contradicteur. Inacceptable. Pour autant, et malgré ces dés pipés, la population, là aussi, n’a pas été dupe. Présente dans les manifestations locales des gilets jaunes les samedis, je peux en témoigner. Le propos y est raisonnable, sensé, mature, en phase avec la situation socioéconomique du moment.

Je pense que les puissants, quoi qu’ils en pensent, ne sortiront pas “aisément” de la crise qu’ils ont eux-mêmes créée par leur mépris, leur suffisance, leur arrogance et leur violence aussi à l’endroit des manifestants.

Les “casse-toi pauv’con”, les “sans-dents”, les “illettrés”, les “fainéants”, les “riens”, les “abrutis”, les “assistés”, les “je traverse la rue et je vous trouve un travail” ont laissé des traces. Des traces indélébiles d’un langage qui en dit long d’une caste totalement hors sol, déconnectée.

La réforme des “retraites”, celle de la “transformation de la fonction publique” ou de “l’assurance-chômage”…, le maintien du cap Macron coûte que coûte, n’augurent rien de bon pour la suite et pour un peuple qui aspire, répétons-le à l’envi, au partage des richesses, à la justice sociale, fiscale, territoriale et à plus de démocratie !

Sans aucun doute, le gouvernement poursuivra sa casse sociale pour servir encore et encore les nantis de ce pays. Mais il devra désormais compter avec les invisibles, les oubliés, les gens ordinaires, avec tout ceux qui ont participé au mouvement du moment.

J'ai pour ma part le sentiment que la contestation va s'amplifier fortement. Je l’espère.