Rafa VALDIVIELSO
Larrun Patrimoine Commun et Cade Montagne
TRIBUNE LIBRE

Note lue en réunion du Copil Larrun le 5 mars à Urrugne

De nombreuses mobilisations ont eu lieu pour défendre la préservation de la montagne de  La Rhune.
De nombreuses mobilisations ont eu lieu pour défendre la préservation de la montagne de La Rhune.

Enfin !

Cela fait 20 mois, c'était le 7 juin 2017 que le Président du CD 64 Jean-Jacques Lasserre a lancé lors d'une conférence de Presse “un projet intitulé LARRUN 2020” autour de la rénovation des infrastructures du petit train de la Rhune menée pour l'EPSA !

Réactions multiples, rejets en nombre et immédiats de publics locaux, d'habitants des villes et villages limitrophes, de nos associations, à travers le CADE Montagne, Larrun Patrimoine Commun, Larrun ez Hunki et bien d'autres. (pétition de 15000 signatures, manifs, diverses mobilisations citoyennes, débats/rencontres, interventions Presse/Medias...)

Un “projet qui n'a jamais été figé” indiquera récemment le Président Lasserre, et répété ce même jour (le 5 mars 2019) par Pepela Mirande du CD 64 et Délégué Montagne, alors que pourtant, ce dossier a nécessité au moins deux ans d'études, a été avalisé par l'Assemblée des Conseillers du département ! Des travaux planifiés sur cinq années, avec un budget de près de 35,9 millions d'euros HT... 

Depuis fin 2018, il semble être annoncé par les Comités de Pilotage ou Copils que nous connaîtrions un nouveau jour ! 

Nous le verrons tout à l'heure ! En tous cas, nous pouvons au moins momentanément apprécier une remise à zéro du projet.

Nous profitons de ce moment de rassemblement pour remercier toutes ces associations et publics citoyens qui se sont mobilisés.

Nous apprécions le travail présenté pour une première partie, par le cabinet d'études environnementales Andueza/Agor.

Nous ne nous prononcerons pas ce jour sur une participation à des commissions sur un nouveau projet. Nous nous exprimerons prochainement après nous être réunis et avoir consulté nos associations et publics.

Nous sommes curieux de voir quelles seront les options, orientations, contenus...et répartitions des tâches pour ce projet.

S'agit-il d'un Projet montagne sur l'ensemble de Larrun massif classé, protégé en cadre Natura 2000, ou celui articulé autour de la rénovation des infrastructures du Petit train touristique ? Pour nous, habitants du secteur et usagers, il s'inscrit dans un plan global de la Montagne la Rhune/Larrun et non exclusivement dans celui de l'aménagement des infrastructures touristiques du Petit train. Cet équipement est certes très important, mais ne peut être exclusif de l'activité et de l’attractivité touristique du massif.

Un plan d'ensemble tenant compte de toutes les composantes, est différent d'un projet global au ''service du petit train'' ! Oui à une Rhune où paysans et éleveurs, pastoralisme et multi-usages trouvent leur place. Larrun nous concerne, sinon nous ne serions pas là. Nous ne pouvons aujourd'hui être ensemble à parler de Larrun sans évoquer la “catastrophe des écobuages” de ces derniers jours et certainement hélas de ceux à venir ! Rappelons que parmi d'autres, ont été touchés les secteurs de Lizarrieta, Lizuniaga, Ibantelli, Ziburu mendi... avec des dégâts conséquents.

Nous entendons que les paysans/éleveurs ont absolument besoin d'en effectuer afin de brûler épineux et autre ajoncs, en secteurs de pâturages de montagne.

Mais s'ils revendiquent cette nécessité et option, sont-ils à même et reconnaissent-ils de fait leurs responsabilités dans l'élimination de centaines d'arbres, d'espèces qui font l'équilibre de la nature et des pollutions atmosphériques engendrées ? Hélas, préfecture et administration portent une grande responsabilité dans la poursuite de ces pratiques couvertes dans leur discours.

Certes, sont rappelées quelques règles. Diverses arrestations semblent avoir été réalisées et posées des journées d'interdictions, sans succès, emboîtant le pas d'un unique message “l'écobuage est nécessaire”, omettant de parler des dégâts inutiles, de l'air irrespirable, du soleil caché aux populations des grandes villes, aux villageois du piémont et aux touristes des stations d'altitudes qui, un jour ou l'autre si ce n'est déjà le cas, seront des prochaines victimes.

Et les paroles de représentants agricoles indiqueront “l'écobuage est nécessaire, avec de la pédagogie, le public comprendra...” ?

 

Nous demandons à l'Etat, au préfet un arbitrage, une pédagogie et un dialogue plus que jamais nécessaire pour une évolution des pratiques sur le terrain (prise en compte au maximum des nouvelles techniques de gyrobroyage, entretien sur l'année, création d'emplois sur les secteurs critiques...). 

Nous sommes solidaires des victimes, des maires (dont celui de Sare) qui ont commencé à porter plainte, des associations et habitants qui courageusement montent au créneau et disent assez !

Enfin nous interpellons le Sous-Préfet sur l'absence de réunions du Copil Natura 2000 Larrun/Xoldokogana. Structure fondamentale pour l'examen de tous projets sur Larrun, qui a fonctionné ces dernières années sous les présidences successives du maire de Biriatou, de Peyuco Duhart, maire de Saint-Jean-de-Luz et président de la Communauté Sud Pays Basque, de Jean-Louis Laduche, ex-maire d'Ascain, et de Jean Baptiste Laborde, maire de Sare... Le sous-préfet indiquera publiquement avoir entendu et pris note du message.