DÉCLARATION DU 18 OCTOBRE

Àl’occasion du dixième anniversaire de la Conférence Internationale d’Aiete, et de la fin de la violence armée de l’ETA, la gauche indépendantiste basque souhaite partager les réflexions suivantes avec l’ensemble de la société basque, espagnole et française, ainsi qu’avec l’opinion publique internationale:

1. Dix années se sont écoulées depuis que l’ETA annonça la fin de la violence, et nous ne pouvons que constater l’accomplissement intégral de cet engagement. La fin de son activité totale et intégrale. De plus, cela s’est produit de façon satisfaisante, telle que le stipulent les standards internationaux, de son désarmement à sa postérieure disparition.

Ces processus sont toujours complexes, nous devons mettre en valeur l’unanimité avec laquelle l’ETA avait prise ses décisions ce qui, a posteriori, a évité de graves problèmes tel que cela a pu se produire lors de processus aux caractéristiques similaires.

Ceux qui ont fait le pari de manière décisive, courageuse et qui se sont risqués dans les voies exclusivement pacifiques ont obtenu un succès retentissant et incontestable. Ils ont fait preuve d’un solide leadership.

Dans tous les cas, et sans aucun doute, le succès incombe à l’ensemble du peuple basque.

2. Il n’y avait pas de piège, il ne s’agissait pas d’un quelconque calcul tactique. Le temps qui est passé démontre de façon non équivoque le caractère stratégique de la décision prise. L’engagement dans des voies exclusivement pacifiques et démocratiques de la part de l’indépendantisme de gauche répondait et répond à de profondes convictions éthiques et politiques. Cette décision est inamovible et irrévocable.

La gauche indépendantiste a démontré la sincérité de son engagement et l’accomplissement de la parole donnée.

3. Avancer vers une paix juste et durable nécessite la reconnaissance et la réparation de toutes, absolument toutes les victimes. Nous n’oublions aucune d’entre elles.

Aujourd’hui, nous souhaitons faire une mention spécifique aux victimes causées par la violence de l’ETA. Nous souhaitons leur transmettre notre peine et notre douleur pour la souffrance qu’elles ont endurée. Nous ressentons leur douleur, et de ce sentiment sincère, nous affirmons que cela n’aurait jamais du se produire, personne ne peut se satisfaire de tout ce qui a eu lieu, ni que ceci se soit prolongé autant. Nous aurions dû réussir à atteindre Aiete avant.

Malheureusement, il n’y a pas de retour en arrière possible, rien de ce que nous pourrions dire ne pourrait effacer le tort causé, mais nous sommes convaincus qu’il est tout au moins possible de le soulager par le respect, la considération et la mémoire. De tout coeur, nous souhaitons leur dire que nous sommes profondément désolés pour leur souffrance et nous nous engageons à essayer de l’atténuer dans la mesure de nos possibilités. Nous serons toujours disposés à cela.

4. L’expérience internationale nous l’a démontré, la déclaration d’Aiete le reprenait, qu’il est nécessaire de trouver une solution à la question des prisonniers et prisonnières. C’est un défi inéluctable pour tous, qui passe nécessairement par mettre fin à la politique pénitentiaire d’exception et de trouver une solution intégrale. Nous souhaitons revendiquer le rôle actif, déterminé et décisif des prisonniers dans le dépassement de la stratégie armée et leur engagement sans faille dans les voies pacifiques et démocratiques. Sans eux, sans elles, cela n’aurait pu être possible.

5. Nous réaffirmons notre engagement en faveur du dialogue, de la négociation et de l’accord comme méthode la plus efficace et démocratique pour régler et résoudre les différents politiques.

Nous avons toujours un travail à mener concernant la résolution des causes du conflit. La résolution démocratique de ce problème d’identité nationale est impérative. Nous sommes un peuple, une nation, qui en tant que tel doit être respecté et reconnu. Le respect de notre identité nationale est le premier et nécessaire pas pour construire un futur différent, dans lequel la décision appartient aux citoyen-ne-s de notre peuple.