Vincent BRU
Député MODEM - 6e circonscription
PAROLE AU POLITIQUE

“Une politique migratoire ferme et humaniste est possible”

Vincent BRU. © DR
Vincent BRU. © DR

Aujourd’hui, le débat sur l’asile et l’immigration est confus par manque de clarté car monopolisé par quelques populistes récupérant la misère humaine à des fins électorales et quelques manipulateurs de bons sentiments. Afin de lever toutes ambiguïtés, rappelons-leur la distinction entre les demandeurs d’asile et l’immigration.

Les demandeurs d’asile sont en grande majorité des réfugiés. La convention de Genève du 28 juillet 1951 définit les réfugiés comme toute personne craignant d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. La Constitution dans son préambule ajoute “toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté”. Sauf exception, les demandeurs d’asile ont été obligées de quitter leurs pays. Dans ce cadre-là, il est du devoir de la France d’être une terre d’accueil pour ces populations.

Les migrants qui ne relèvent pas du droit d’asile ont migré pour d’autres raisons. Ils ont fui la misère économique de leurs pays d’origine ; une misère ne permettant ni leur épanouissement personnel, ni celui de leurs enfants. Humainement, il est très difficile d’assumer une politique de reconduite aux frontières pour ces populations, mais le sens de la responsabilité nous y oblige. Surtout lorsque nous sommes à l’aube d’une intensification des mouvements migratoires liée au réchauffement climatique. Dans ce cadre-là, le devoir de la France est d’accompagner financièrement les pays du Sud - afin qu’ils puissent permettre à leurs populations de s’accomplir dans leur pays - et de lutter contre les filières de passeurs qui utilisent la misère humaine à des fins malhonnêtes.

Cependant, en aucun cas, l’inconditionnalité de l’accueil ne peut être remise en question. Nous devons apporter le secours, les soins et les moyens de subsistance à ceux qui sont en situation de détresse. Nous devons respecter leur dignité. Il s’agit de définir, en concertation avec les travailleurs sociaux et les associations, les modalités les plus respectueuses de la personne pour distinguer ceux qui peuvent rester et ceux qui doivent être reconduits. En effet, il me parait inconcevable de renvoyer des familles alors que les parents travaillent et que leurs enfants sont scolarisés dans nos établissements.

Le projet de loi asile et immigration rend possible une politique migratoire ferme et humaniste. Il s’agit pour le Gouvernement de répondre à un double constat sur notre politique actuelle en matière d’asile et d’immigration, le premier est que nous accueillons mal ceux à qui nous devons la protection, le second est que nous reconduisons mal à la frontière ceux qui n’ont pas le droit de séjour en France. Le projet de loi permettra de mieux accueillir les demandeurs d’asile, mieux intégrer les réfugiés et, enfin, d’être plus efficaces dans la lutte contre l’immigration irrégulière.