Entretien avec Sylviane Alaux
Ancienne députée PS - Adhérente de Bake Bidea

“Ils ne se rendaient pas compte de la gravité de la situation”

Le 8 avril 2017, aux aurores, la députée Sylviane Alaux a pris place aux abords du lac de Saint-Pée-sur-Nivelle, avec un groupe d’Artisans de la paix. A leurs pieds, se trouve une cache d’armes à ciel ouvert contenant les armes d’ETA, récupérées et transportées par les Artisans dans la nuit. La députée socialiste se trouve là, devant ce dépôt d’armes un peu particulier – le seul à ne pas avoir été enterré –, comme caution. C’est le jour du désarmement du groupe indépendantiste après des décennies de lutte armée.Sylviane Alaux est, comme tant d’autres, un témoin du 8 avril, mais aussi de ce processus de paix qu’elle a activement soutenu autant au Pays Basque qu’à Paris. Souvent en décalage sur cette question avec les membres de sa famille politique, elle n’a pas toujours trouvé les portes ouvertes. En tant que députée de la majorité à l’Assemblée Nationale, elle a tenté de faire entendre la voix de la majorité du Pays Basque. Elle a accepté cet entretien dans le cadre de l’écriture du livre Le désarmement, la voix basque d’Iñaki Egaña, publié par MEDIABASK, Gara et Txalaparta.Maintenant qu’elle n’est plus députée, elle adhère à Bake Bidea et continue d’aller aux réunions des Artisans de la paix. Elle insiste : “désarmement ne veut pas dire paix”. Son mandat terminé, elle évoque cette période plus librement.

© Isabelle MIQUELESTORENA
© Isabelle MIQUELESTORENA