Michaël DUBOUE
Membre du collectif Uramap
TRIBUNE LIBRE

Fini de se marée

Les 27 et 28 décembre 2017, la tempête Bruno frappait le Pays Basque. © Luis JAUREGIALTZO
Les 27 et 28 décembre 2017, la tempête Bruno frappait le Pays Basque. © Luis JAUREGIALTZO

Quel temps pourri il fait depuis un mois ! Un rayon de soleil, chouette l'occasion de sortir prendre l'air pour Gabi, né en décembre et qui a eu trop peu la possibilité de pouvoir s'aérer. Quoi de mieux pour s'aérer que l'air marin ? C'est décidé, direction la Chambre d'amour et les plages d'Anglet. Le gros temps de ces derniers jours et la visite de Bruno au Pays Basque ont laissé des traces jusque sur la promenade. Des amas de bois mort font le bonheur de certains qui le récupèrent sur le sable pour la déco du salon. Un paysage d'après tempête familier pour les habitués des lieux que nous sommes.

Cependant, au cours de ma balade, une vague d'indignation me submerge sans prévenir. Au milieu de ce spectacle fascinant issu de la colère de mère Nature une présence indésirable, et au premier abord invisible, vient me gâcher mon plaisir. Des milliers, des centaines de milliers de déchets de toutes sortes, en plastique pour la plupart, jonchent la plage souillée des Sables d'or que le nom ferait sourire en telle circonstance, si le dégoût ne déformait pas déjà mon visage. Voilà ce qu'est devenu notre océan, une soupe de déchets, nos déchets qui nous reviennent en pleine face les jours de tempête comme si la Nature se vengeait de ce que nous lui infligeons chaque jour.

Mon petit Gabi pourra-t-il surfer sans mettre sa santé en danger? Pourra-t-il manger du poisson sans risquer une indigestion? Pourra-il connaître les mêmes plaisirs simples que ses parents? Je ne le crois malheureusement pas. Quand prendrons-nous enfin conscience, individuellement et collectivement, que nous n'avons qu'une planète et qu'elle meurt asphyxiée sous nos déchets. Pourtant, des pratiques visant à diminuer considérablement notre production de déchets existent1 et doivent se développer rapidement. Les pollutions, quelles qu'elles soient, doivent être signalées2 et traitées en amont pour que nos plages, si belles au demeurant, ne présentent plus à l'avenir un visage si désolant. C'est à nos enfants que nous devrons rendre des comptes et j'espère pour eux qu'il n'est pas déjà trop tard.