Tout d’abord, nous tenons à préciser que le débat et les différentes communications de la municipalité ont tourné autour de l’urgence de la consolidation de la falaise alors qu’il y avait un vrai consensus à ce sujet. Tout le monde était d’accord.

Dans cette affaire, il y a un problème de fond évident et un problème de forme que nous ne pouvons écarter.

Sur la forme, tout d’abord, de nombreux malentendus, suppositions, agacements auraient pu être évités avec une concertation tenue plus en amont et plus transparente, à laquelle la municipalité s’était pourtant engagée publiquement six mois auparavant.

Sur le fond, la municipalité a clairement privilégié des intérêts privés aux dépens de l’intérêt public que représente la plage, en avançant sur le sable la digue de protection en pied de falaise. Ce choix n'est pas seulement la conséquence d'une contrainte technique, mais surtout celui de la décision politique de la Municipalité en faveur d’une stratégie active de défense du trait de côte, à la différence de communes comme Bidart ou Hendaye.

Pourtant, une solution intermédiaire existe ! Elle consisterait à faire la demande d’une dérogation aux services de l’Etat pour la construction d’un ouvrage de confortement vertical dans une zone protégée.

Des précédents existent, sur le littoral breton notamment, et montrent que l’Etat peut accepter ce type de dérogation lorsqu’il s’agit de protéger une plage. Un tel ouvrage permettrait de réduire l’emprise de la digue de pied de falaise, comme le préconise le PLU dans cette zone, de préserver davantage de sable, sans pour autant reculer en haut de falaise.

Nous persistons à penser que l’avenir de Biarritz, c’est la protection de ses plages. Capitale européenne du surf, après avoir accueilli les championnats du monde ISA en 2017 et candidate sérieuse pour accueillir les épreuves de surf des Jeux Olympiques de Paris en 2024, Biarritz ne peut se permettre de perdre des milliers de mètres carrés de plage !

Nos revendications ont souvent été opposées à celles des propriétaires de la Résidence Eugénie Mer & Golf et des habitants au-dessus de Marbella. Les intérêts privés rejoignent pourtant l’intérêt public : la vraie richesse, ce n’est pas seulement la piscine ou le terrain de tennis des propriétés privées en haut de falaise, c’est aussi la plage en contrebas !

Pierre Aldama, Julien Paulet
Collectif Sauvons Marbella