Ainhoa AIZPURU
VALL

La Coopérative laitière avance à petits pas

Le directeur de la fromagerie de la Coopérative laitière du Pays Basque des Aldudes fait un point sur la santé économique de l’entreprise. Suite à une période très compliquée, il note aujourd’hui une amélioration même si la situation reste “fragile”.

Les coopérateurs de la CLPB lors d'une conférence de presse. © DR
Les coopérateurs de la CLPB lors d'une conférence de presse. © DR

Les indicateurs étaient au rouge il y a encore quelques mois, mais on s’achemine doucement vers le vert”. En ce début d’été, Noël Oillarburu est plutôt optimiste. Lors de la dernière assemblée générale qui s’est tenue au mois de juin dernier, les producteurs ont une fois encore montré leur soutien au projet de la Coopérative, laitière du Pays Basque (CLPB) et cela même, si la situation est toujours “compliquée”. Le directeur espère sortir au plus vite des procédures judiciaires en cours afin que l’entreprise puisse enfin repartir sur de bonnes bases.

Même si la baguette magique qui solutionnerait les problèmes de la CLPB en quelques mois n’existe pas, les indicateurs économiques s’améliorent petit à petit. De quoi réconforter Noël Oillarburu qui souhaite rester optimiste malgré les différents défis qui restent à surmonter. Actuellement, la situation financière de la fromagerie est suivie de très près par le tribunal de commerce de Bayonne. “Mais ils nous font confiance, tout comme les producteurs, les banquiers, les fournisseurs et les clients”, assure Noël Oillarburu.

Il faut dire que ce projet est hautement symbolique pour cette vallée nichée au creux des montagnes de Basse-Navarre. Un projet aussi bien politique qu’économique. Pour son directeur, il n’y a pas de doute : si tout le monde leur fait confiance aujourd’hui, c’est parce qu’il y a “nécessité” à ce que ça fonctionne et puis, parce que “même si cela peut mettre un peu de temps, ça va marcher”.

Procédures judiciaires en cours

La principale difficulté rencontrée par la Coopérative provient d’un litige qui l’oppose à des entreprises responsables de la fabrication de la chaîne du froid. Des malfaçons dans le matériel frigorifique qui auraient entraîné des difficultés pour la fabrication de certains fromages. Or, voilà plus de deux ans qu’une procédure judiciaire a été ouverte. Et même si le juge a donné un premier bon signal, rien ne semble encore joué. “Une délégation du juge nous a été favorable, mais ce n’est malheureusement pas encore fini”, explique Noël Oillarburu.

En effet, la partie adversaire ne semble pas vouloir rester les bras croisés. Elle a déjà engagé des avocats “payés très chers” de manière à faire appel. Par ailleurs, une deuxième partie du dossier concernant l’étude économique du préjudice est toujours en cours. “Plus on sera indemnisé rapidement de ces préjudices, plus vite la situation sera rétablie. Nous pourrons alors rembourser et payer tout le monde”, déclare le directeur, imaginant déjà un équilibre financier retrouvé et même des bénéfices. Mais cette vision est de courte durée. Noël Oillarburu revient à la réalité : “Aujourd’hui, c’est très délicat de se prononcer même si nous avons reçu un premier bon signal. Rien n’est encore joué”. Et puis il le sait : le temps de la Justice est souvent beaucoup trop long.