Anita LOPEPE
Porte-parole EH Bai
PAROLE AU POLITIQUE

Le G7, une aberration démocratique, entre autres

Anita Lopepe est porte-parole EH Bai. © DR
Anita Lopepe est porte-parole EH Bai. © DR

Le sommet du G7 approche et l’effervescence monte. Du 24 au 26 août, sept des chefs des Etats parmi les plus riches de la planète se retrouveront à Biarritz.

Les répercussions concrètes de l’organisation de ce sommet en pleine saison estivale, au cœur de la zone de fréquentation touristique déjà insupportable en temps normal, se précisent. Une partie du Pays Basque Nord sera en état de siège : réquisitions d’établissements scolaires, de campings, de terrains, du centre de rétention administrative d’Hendaye, annulation des transports en train, du marché de Bayonne, de certaines manifestations culturelles ou festives, telle la menace d’annuler la cavalcade d’Itxassou pour assurer la sécurité et la tranquilité des conjoints de chefs d’Etat qui se promèneraient par là... Cette réunion implique une importante limitation des libertés publiques de circulation. L’occupation policière sera étouffante (15 000 militaires et policiers annoncés).

Ce type de sommet représente un gaspillage d’argent public considérable (500 millions de dollars en 2018) pour de pures opérations de communication, alors même que l’on nous explique à chaque réforme qu’il faut faire des efforts de rigueur budgétaire !

Et si tout cela ne suffisait pas, nous assistons ces derniers jours à une guerre psychologique, qui consiste à instiller la peur, chez les commerçants, les habitants, les potentiels manifestants anti-G7… par des menaces et intox diverses. La préfecture appelle même, de-ci de-là, la population à la délation si toutefois elle remarquait quelque individu suspect.

Mais, au delà des entraves qu’il suppose, le G7 est avant tout une abbération démocratique. Les sommets du G7 symbolisent la domination des principales puissances occidentales. Les sept puissances concernées ne représentent que 10 % de la population mondiale (mais 40 % du PIB mondial) et n’a aucune existence juridique. Mais il conditionne pourtant le quotidien et l’avenir de la planète. C’est dans le cadre des compromis définis entre les sept que se décident les politiques économiques et financières qui seront imposées aux peuples du monde.

D’ailleurs, sur le site du gouvernement français traitant du G7, on peut lire que dès 1975, la déclaration issue du premier sommet “montre déjà le sentiment de responsabilité des pays membres envers les pays les plus pauvres”. Et pour cause ! Ces sept puissances se rencontrent pour perpétuer un système au service des plus riches et des multinationales. Les déclarations finales de ces sommets se résument à une liste de bonnes intentions jamais suivies de mesures contraignantes.

Les luttes et les alternatives construites de longue date au Pays Basque, pour la reconnaissance des peuples, pour l’urgence écologique et sociale, sont à l’opposé du modèle inégalitaire et climaticide perpétué par les sept. C’est pourquoi, l’implication de certains acteurs locaux, entreprises ou particuliers dans l’organisation ou les opérations de blanchiment du sommet fait mal.

Mobilisons-nous pour nous opposer au G7 et au monde qu’il représente !