Jean Mixel DIRASSAR
Responsable Services privés au syndicat LAB
TRIBUNE LIBRE

Recréons du lien et de la solidarité !

Difficile de se motiver par les temps qui courent… Le rouleau compresseur loi Macron est passé par là.

Cette réforme applicable dans sa totalité dès 2018 promet encore plus de précarité aux travailleuses et travailleurs et les nombreuses mobilisations, manifestations, blocages et autres, n’ont pas réussi à stopper, ni même à freiner la machine…

Difficile d’ignorer la démotivation et le découragement que cela a pu entraîner chez de nombreuses personnes.

Il est temps d’inverser la tendance ! Les travailleuses et travailleurs doivent retrouver de la confiance, retrouver l’envie de s’investir et de se battre, pour eux-même et aussi pour les autres, sentir à nouveau qu’elles et ils peuvent influer sur le cours des choses, et cela passera par des petites victoires.

Le projet d’&hairSpace;“alarme sociale” lancé par le syndicat LAB peut être cet outil qui recréera du lien et de la solidarité et pourrait amener ces petites victoires indispensables pour le moral des troupes.

LAB n’a pas la prétention d’affirmer qu’il peut faire pencher le rapport de force dans un sens plutôt que dans l’autre au niveau de l’état français mais pas de raison d’abdiquer non plus, essayons au moins de limiter la casse au niveau du Pays Basque Nord, essayons de faire en sorte que le Pays Basque devienne une zone hors loi Macron. Il faut y croire !

En revendiquant ainsi la création d’un espace de négociation collective territorial, LAB propose de réintégrer le principe de faveur à l’échelle du territoire Pays Basque. Et si les syndicats du Pays Basque le veulent, c’est possible !

Et en attendant ce barrage social territorial, LAB propose donc ce nouvel outil de lutte : l’&hairSpace;“alarme sociale”, un droit d’alerte en cas de régression sociale dans une entreprise, en cas de tentative par un employeur de faire passer un accord plus mauvais que l’accord supérieur ou la Convention Collective.

Le principe est simple : si un employeur tente de faire passer un tel accord, un(e) salarié(e) de l’entreprise ou toute autre personne pourra activer le système d’alerte sur le site www.ieh.lab.eus.

Quelques infos : nom de l’entreprise, un contact pour bien comprendre la situation, puis c’est parti, on applique le protocole. Etape 1, on négocie : discussion avec les salarié(e)s, avec les délégué(e)s, puis rencontre avec l’employeur afin de le convaincre de retirer son projet. Si l’entreprise maintient son projet d’accord moins favorable, étape 2 : le barrage social et solidaire : nous tenterons par tous les moyens possibles de bloquer l’entreprise jusqu’au retrait du projet.

C’est pourquoi LAB a aussi lancé un manifeste, les signataires de ce document s’engageant sur quatre points :

– refuser de laisser la loi Macron casser l’économie, les entreprises, les emplois et les conditions de travail des travailleur(se)s du Pays Basque

– travailler à la création d’un espace de négociation collective territoriale plus favorable pour les salarié(e)s et par ce biais, réintégrer le principe de faveur en Pays Basque

– devenir lanceur d’alerte en cas d’accord moins favorable dans son entreprise

– dans la mesure du possible prendre part aux différents barrages sociaux qui seront mis en place contre une entreprise qui souhaiterait aller à l’encontre de l’intérêt général et faire de la régression sociale la norme.

Le 27 octobre dernier, lors d’une action à la CCI de Bayonne sur le thème “Faire du Pays Basque une zone hors loi Macron, c’est possible”, LAB présentait pour la première fois sa proposition d’outil, ce droit d’alerte pour dire non à la casse du Code du travail.

Puis, lors d’une manifestation contre la loi Macron le 16 novembre, nouvelle présentation (tract distribué aux manifestants) et première récolte de signatures du manifeste.

Cette fois-ci, c’est durant dix jours que le syndicat LAB va partir à la rencontre d’un maximum de personnes pour présenter cet outil de solidarité sociale. Du 29 janvier au 9 février prochain, nous serons présents sur tout le territoire du Pays Basque et traverserons les dix pôles territoriaux avec le “tira bira” tour. Diffusions de tracts, points d’information, présentation du syndicat, et occasion aussi pour les travailleuses et les travailleurs de nous faire partager leurs attentes et leurs besoins.

Recréons du lien et n’oublions pas cette citation : Ensemble nous sommes plus forts !