L’extrême-droite rêve d’une victoire historique aux régionales
C’est dans un climat profondément marqué par les attentats du 13 novembre que près de 28 millions d’électeurs sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions françaises. Si la défaite de la gauche est annoncée, reste à savoir quelle en sera l’ampleur. La droite espère récupérer un grand nombre d’exécutifs mais une percée historique du FN est pressentie. L’extrême-gauche est aux abois.
Un scrutin sans campagne électorale, sans véritable débat et avec des partis déconnectés des enjeux locaux. C'est ce que s'apprête à vivre l'Hexagone ce dimanche 6 décembre à l'occasion du premier tour des élections régionales.
Trois semaines après les attentats de Paris, leurs 132 morts et leurs conséquences politiques, près de 28 millions d'électeurs sont appelés à élire les représentants des treize nouvelles grandes régions françaises, issues de la fusion des 22 précédentes collectivités.
Les listes qui réaliseront un score supérieur à 10% des voix exprimés au premier tour, dimanche, seront qualifiées pour le second tour, le 13 décembre, au terme duquel se formeront les nouveaux exécutifs régionaux pour les cinq prochaines années.
En réformant la carte des régions, François Hollande a souhaité élargir la superficie et les moyens financiers de cet échelon important de la vie politique. Si la France reste un Etat centralisé, les régions disposent de compétences importantes dans les domaines de l'économie, de la formation professionnelle ou du transport. Bien qu’il n’attire pas les électeurs, le scrutin de dimanche revêt ainsi une importance certaine. Et son résultat sera également un fait politique majeur à un an et demi de la prochaine présidentielle. Tour d'horizon des enjeux pour chaque camp.
Défaite ou déroute socialiste ?
« Quelle sera l'ampleur de la défaite ? » La direction du parti socialiste n'a jamais envisagé gagner cette élection. Depuis sa victoire à la présidentielle et aux législatives de 2012, la gauche au pouvoir, qui ne compte quasiment plus d’allié, n'a pas remporté un seul scrutin, enregistrant des défaites cuisantes aux sénatoriales, municipales, européennes et départementales.
Ancien premier secrétaire du parti, François Hollande avait bâti sa stratégie de conquête du pouvoir sur la domination des exécutifs locaux. Les élections régionales devraient entériner la fin de cette phase. En 2010, alors au plus fort du rejet du Sarkozysme, la gauche avait conquis 21 régions sur 22, un record. Les pronostics laissent cette fois à penser qu'elle pourrait n'en conserver que quatre sur les treize régions issues de la refonte de la carte.
Pour le reste, les candidats sortants semblent en grandes difficultés. Illustration dans le Nord ou le Sud-Est (région Provence Alpes-Côtes d'Azur) où les socialistes, vainqueurs en 2010, sont donnés dans tous les sondages en troisième position derrière la droite et le Front national de la famille Le Pen. Une situation inédite qui divise sur l'attitude à adop ter entre les deux tours de l'élection : retrait pour soutenir la droite contre le FN ou maintien au risque d'être jugé responsable de la victoire de l'extrême-droite.
En octobre, le parti avait lancé sa campagne en insistant sur les enjeux locaux de l'élection. L'objectif étant alors de dissocier le mécontentement de l'opinion à l'égard du gouvernement et les candidatures régionales. Mais les attentats du 13 novembre ont radicalement changé cette donne.
Après une suspension de la campagne, le PS a nationalisé le scrutin pariant sur l'impact positif dans l'opinion des postures guerrières de François Hollande et Manuel Valls. Le PS espère ainsi conserver quatre voire cinq régions. Exit les débats sur les financements de la formation professionnelle, les choix en matière de transport ou les soutiens à l'économie numérique : depuis trois semaines, c'est la sécurité qui mobilise toute l'énergie des candidats. Une fuite en avant qui n'est pas pour déplaire à la droite et l'extrême-droite.
Un succès pour Sarkozy ?
En revenant à la tête de l'UMP et rebaptisant le parti «Les Républicains», Nicolas Sarkozy a lancé la présidentielle de 2017. Après une victoire aux départementales en mars, les résultats des régionales détermineront en grande partie s’il peut unir son camp à la prochaine présidentielle.
Malgré des tensions avec certains leader centristes, dont François Bayrou qui avait appelé à voter contre lui en 2012, et un discours très à droite, Nicolas Sarkozy a réussi à unir la droite et le centre dès le premier tour dans toutes les régions.
L'objectif est clair : marcher sur la défaite du PS pour récupérer le maximum d'exécutifs locaux. Mais, après avoir longtemps envisager une razzia sur une dizaine de régions, l'état major de l'ex-UMP a fait marche arrière ces dernières semaines, craignant que les attentats du 13 novembre atténuent la défaite socialiste et continuent à faire monter le Front national.
N. Sarkozy et une partie de ses candidats ont pourtant tout fait pour rattraper leurs électeurs partis au FN, proposant de renforcer la sécurité dans les trains ou de créer des centres de “déradicalisation” de djihadistes.
L'ex-président a également refusé l’idée d’une stratégie commune avec le PS pour barrer la route aux Le Pen. Une position qui contrarie certains candidats estimant qu'il ne faut pas écarter la possibilité d’une entente entre la gauche et la droite entre les deux tours pour empêcher la victoire du FN.
Alors qu'elle s'annonçait comme un nouveau tremplin dans la perspective de 2017, l'élection pourrait ainsi être un piège pour Nicolas Sarkozy dont les opposants ne manqueront pas de souligner l'échec s'il ne parvient pas à remporter une confortable victoire dans sept ou huit régions et s'il échoue à bloquer le FN sur sa droite.
Une région pour Le Pen?
«Les Français préfèrent l'original à la copie». La célèbre citation du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, résonne plus que jamais dans les têtes de ses militants alors que droite et gauche reprennent à leur compte les propositions sécuritaires de l'extrême-droite.
Les dernières enquêtes d'opinion confirment d'ailleurs une forte hausse des résultats du FN sur tout le territoire. Le mouvement, déjà enregistré avant les attentats de Paris, semble s'être amplifié après le 13 novembre.
L’extrême-droite est même en passe de mettre la main pour la première fois sur un voire plusieurs exécutifs. C'est notamment le cas dans le Nord, ancien bassin minier et industriel, dont Marine Le Pen, qui n'y réside pas, brigue la présidence. Une victoire lancerait de la meilleure des manières sa campagne pour la “mère des batailles” en 2017.
En Provence Alpes-Côtes d'Azur, Marion Maréchal Le Pen, plus jeune députée du pays à 25 ans, pourrait imiter sa tante.
Où est la gauche alternative ?
Il est incontestable que les attentats de Paris ont accéléré le glissement vers la droite du discours politique : le parti socialiste reprend les idées des Républicains, qui reprennent à leur tour celles du FN. Mais, alors qu'un vide se crée à la gauche du PS, la gauche alternative ne profite à l'heure actuelle d'aucun effet d'appel d'air. Aucune liste ne semble d’ailleurs en mesure de se qualifier pour le second tour. Divisés, les Verts, le Parti de gauche et le parti communiste poursuivent une stratégie illisible, s’opposant dans certaines régions alors qu’ils sont alliés ailleurs. Plus à gauche, le Nouveau parti antica pitaliste ne se présente pas et Lutte ouvrière mène une campagne fantomatique. Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon professe ainsi une “élection catastrophe” : “Depuis le 13 novembre, on est plus dans le même monde. Combiné à ce qui va se passer ce week-end, on va atterir sur Mars”.
Akitanian PSk mantenduko luke agintea
Hauteskunde hauek interes eskasa eragingo zutela aurreikusten zen, Erregio Kontseiluarekin zuzenean zerikusia duten gaiei dagokienez, bederen. Eta hala izaten ari da. Indar politiko nagusietako hautagaiak beren diskurtso eta programak helarazten saiatzen ari diren arren, karrikan ez da kanpaina girorik sumatzen.
Hasteko, lehen ere herritarrek aski urrun geratzen zitzaien erakundetzat zuten, eta oraingo banaketa berriarekin are arrotzagoa egiten zaie, nahiz eta, egiaz, eskumenak eta botere gehiago izango duen erakundea izan.
Interes puntu bakanetakoak hauek: nork irabaziko duen eta Fronte Nazionalak zenbaterainoko gorakada izango duen. Izan ere, denek barneratuta dute eskuin muturrak bere emaitza hoberenak erdietsiko dituela, baita Akitania/Poitou-Charentes/Limousin makroerregio berrian ere eta, 2010ean ez bezala, oraingoan ordezkaritza izango duela estreinakoz Kontseiluan.
Hori iragartzen dute inkesta guztiek. Duela aste bat IFOP inkesta etxeak egindakoaren arabera, igandeko lehen itzulian FN %25eraino iritsiko litzateke (2010ean %8,7 lortu zuen Akitanian, %5 Ipar Euskal Herrian), hots, ekainean egindako inkestekin alderatuta, 6 puntu gehiago. Bistakoa dirudi, beraz, Parisen izandako atentatuek eta ondoren sortu den giroak zeresan handia dutela balizko igoera horretan. PS eta Republicains-UDI, bakoitza bozen %25ekin, paretsu iritsiko lirateke lehen etaparen helmugara.
Alain Rousset, 1998tik Akitaniako kontseiluburu sozialista dena, jotzen dute, halere, irabazletzat bigarrengoan. Beste bi erregioetan ere sozialistak daude agintean orain. Itzuli horretan seguru asko hiru hautagaitza izango direla kontuan hartuta (PS, Eskuina/zentroa eta FN) Rousseten zerrendek, beti ere komunisten eta ekologisten babesa gehituta, %39 erdietsiko lukete (ekainean, %49 ematen zioten). Virginie Calmelsek gidatzen duen eskuin eta zentroko zerrendak, berriz, %33raino iritsiko lirateke. Bien bitartean, Jacques Colombier eskuin muturrekoak lehen itzulian baino puntutxo bat gehiago lortuko luke. Hortaz, kolore arrosari eutsiko liokeen erregio bakanetakoa izango litzateke.A.M.