Nouveau scandale autour des pesticides
L’émission d’enquête Cash Investigation a révélé mercredi l’ampleur des conséquences sanitaires et environnementales de l’usage des pesticides dans l’Hexagone. Premier utilisateur européen de substances chimiques dans l’agriculture, la France est peut-être à la veille d’un nouveau scandale de santé publique. Mais le lobby industriel se mobilise.

L'affaire a fait grand bruit. Mercredi soir, des millions de téléspectateurs ont découvert effarés l'impact de l'utilisation des produits pesticides en France, pays qui en utilise le plus en Europe. Une enquête de la célèbre émission Cash Investigation, qui s'attaque régulièrement sur la télévision publique au «monde merveilleux des affaires», a en effet décortiqué le poids de l'utilisation des produits chimiques dans l'agriculture et leur impact sanitaire et environnemental.
Les dangers relatifs à l'utilisation des pesticides ne sont pas inconnus du grand public. Mais pour la première fois à une heure de grande audience, un reportage tape aussi durement sur ce qui pourrait se révéler comme l'un des plus gros scandales contemporains en terme de santé publique.
Les équipes de la journaliste Elise Lucet ont d'abord exposé ce que représentent les ventes de ces substances actives. Ils s'appellent folpel, atrazine ou chlorpyrifos-éthyl et, dans l'Hexagone, on en vend sur entre 60.000 et 70.000 tonnes par an. Les produits permettent un traitement efficacement des cultures, un gain de temps et de rendement, notamment dans la viticulture, fleuron de l'agriculture française, qui consomme à elle seule entre 15% et 20% des pesticides commercialisés.
Parmi les produits utilisés, le folpel est particulièrement décrié. Ce fongicide produit par l'industriel allemand Bayer est abondamment utilisé en France (4.714 tonnes échangés tous les ans). Pourtant les alertes sur les effets du produit ne manquent pas: le folpel a été classé cancérigène probable aux États-Unis et cancérigène suspectée en Europe, et le médecin d'un viticulteur décédé à l'âge de 41 ans d'un cancer foudroyant en décembre 2011, accuse le produit d'être le responsable de la mort de son patient.
Les dénonciations se multiplient ainsi en France. En septembre 2015, au terme d'un long combat judiciaire, un agriculteur charentais a réussi pour la première fois à faire condamner le géant américain Monsanto. Cette décision, qualifiée d'historique par les militants anti-pesticides, a établi de manière inédite la relation de causalité entre l’inhalation d'un produit chimique Monsanto et l'état de santé de cet exploitant de 51 ans, qui a multiplié les séjours à l'hôpital et a frolé la mort à plusieurs reprises.
Si le nombre de cas et d'études sur les dangers des herbicides, insecticides et autres fongicides ont explosé ces dernières années, les pouvoirs publics n'ont toujours pas pris la pleine mesure du défi qui s'impose à l'agriculture hexagonale.
Et pour cause, le lobby des Big 6 du secteur (Bayer, Dow Chemical, Monsanto, Dupont, BASF et Syngenta) qui refuse de reconnaître la dangerosité des produits et soutient que «la situation n'a jamais été aussi maîtrisée en France», pèse de tout son poids pour éviter une évolution de la réglementation.
Les responsables politiques reconnaissent d’ailleurs eux-même que les industriels ont verrouillé le secteur. «J'ai vu avec quelles difficultés j'ai pu interdire l'épandage aérien des pesticides. Cela a été très difficile. Le lobby de la production des pesticides est un lobby très puissant en France», a ainsi rappelé la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, à la suite de la diffusion de l'enquête.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, vient tout de même de présenter un plan de réduction de 50% l'usage des pesticides d'ici 2025 avec un palier intermédiaire de 25% en 2020. Il convient à ce titre de rappeler qu'en 2008 le plan Ecophyto visait déjà à réduire de 50% l'usage des produits phytosanitaires d'ici 2018. Leur utilisation a pourtant progressé de 5% entre 2009 et 2013.
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