Nouvelle alerte sur les conditions «inhumaines» dans les prisons
Un nouveau rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté alerte sur les conditions de détention déplorables dans les prisons françaises. C’est cette fois-ci la maison d’arrêt de Fresnes qui est en cause mais le problème est bien plus vaste : à ce jour, 31 établissements ont été condamnés pour les traitements infligés aux détenus

Voilà un nouveau coup dur pour l’autoprocalamée «patrie des droits de l’homme». La France, si prompt à livrer des leçons de démocratie au monde entier à toute heure du jour et de la nuit, continue honteusement à détourner le regard dès qu’il s’agit de questionner l’état de ses propres prisons.
Autant dire que le rapport rendu ce jeudi sur la situation de l’établissement pénitentiaire de Fresnes a renvoyé plus d’un responsable politique à ses propres contradictions. La contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan a en effet fait usage de la procédure d’urgence pour alerter publiquement le gouvernement sur la situation de la maison d’arrêt des hommes de la ville de région parisienne. L’établissement –tristement connu des membres du Collectif des prisonniers politiques basques–- ne fait pourtant pas office d’exception.
Ce rapport fait suite à une visite effectuée dans cette prison par douze contrôleurs du 3 au 14 octobre. Celle-ci n’a pu que constater un nombre important de dysfonctionnements graves, amenant la contrôleure générale à estimer que « les conditions de vie des personnes détenues constituent un traitement inhumain ou dégradant au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme».
Première raison à cette situation indigne : la surpopulation carcérale. Avec un taux de remplissage de 202%, 56 % des détenus de la maison d’arrêt hommes vivent à trois dans des «cellules individuelles» d’environ 10 m2 dont l’espace vital est limité à 6 m2, « une fois déduit l’emprise des lits, des toilettes et de la table ». 31 % sont à deux dans le même espace, tandis que le personnel pénitentiaire est très insuffisant.
Ce sous-encadrement a une conséquence directe sur les détenus : la « discipline » régnant de Fresnes, « autrefois objective et ferme, est devenue illisible et brutale » note la contrôleure générale.
Les parloirs sont aussi crtitiqués pour leur promiscuité : ils sont « constitués de boxes de 1,3 m2 ou 1,5 m2 dans lesquels deux personnes ne peuvent se tenir assises face-à-face qu’en croisant leurs jambes ». Et l’état d’hygiène de l’établissement est qualifié de « déplorable » par Adeline Hazan.
Gravissimes, les dysfonctionnements de la maison d’arrêt de Fresnes n’ont pourtant rien d’exceptionnel. À ce jour, pas moins de 31 établissements pénitentiaires ont été considérés comme exposant les personnes détenues à des traitements inhumains ou dégradants par la justice française, a comptabilisé l’Observatoire international des prisons (OIP), rare organisme qui ferraille contre le gouvernement sur le sujet.
Pas plus tard que le 26 octobre dernier, l’OIP obtenait une décision de justice contraignant l’Etat à prendre des mesures urgentes face à la situation sanitaire dramatique de la prison de Fresnes, justement, infestée par les rats, cafards et puces de lits.
L’état de ses prisons a aussi valu à la France pas moins de 17 condamnations par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
La responsabilité des gouvernements successifs, de droite comme de droite, est ainsi clairement établie dans la situation honteuse des établissements pénitentiaires. Tandis que les révélations se multiplient pour dénoncer surpopulation, insalubrité, mauvais traitements, etc; que les détenus eux-mêmes diffusent photographies et vidéos et que les associations alertent depuis des années sur cette poudrière au bord de l’explosion, le pouvoir politique ne cesse d’aborder le sujet sur un plan purement sécuritaire et primaire.
Comme la droite, le gouvernement socialiste résume sa politique carcérale à la construction de nouvelles places, sans remettre en cause le système de sanctions et en niant une évidence prouvée : la prison créée avant tout misère et récidive.

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